Le Funambule

La vie ne tient parfois qu’à un fil. Pour Jean Genet, ce fut celui sur lequel apprit à marcher son jeune compagnon Abdallah Bentaga, garçon de piste devenu funambule par amour du poète, et qu’une mauvaise chute précipita dans les abysses de la dépression et du suicide. Rongé par la culpabilité et le remords d’avoir poussé le jeune homme dans une quête effrénée d’excellence, Genet ne s’en remettra jamais. C’est sur le fil de son magnifique poème, tendu entre l’ombre et la lumière, que Philippe Torreton a choisi de nous faire avancer, un pas après l’autre, guidés par le piano délicat du compositeur Boris Boublil et la grâce aérienne du fildefériste Julien Posada. Les mots de Jean Genet flottent, arachnéens, au-dessus de nos têtes et l’on retient son souffle dans ce moment de grâce suspendu.